Plus d’une trentaine de cheminots a participé à l’Assemblée Générale tous service à l’appel du Syndicat CGT des Cheminots d’Achères et Environs, afin de débattre des salaires, des emplois et de leur quotidien. Suite à cette AG riche de débat, les grévistes sont allés interpellés le DUO Matériel d’Achères afin de lui remettre la motion suivante :
M O T I O N DES CHEMINOTS DU périmètre d’Achères et environs
Monsieur le Directeur,
Mi-novembre 2016, l’Etat a remis les contrats de performance, prévus par la réforme ferroviaire, qui sont sensés lier l’Etat à chacun des 3 EPIC SNCF.
Ces contrats traduisent l’absence totale de vision du Gouvernement sur l’avenir du service public ferroviaire et de son entreprise publique.
Les contrats sont construits autour de 5 objectifs qui ne sont, en réalité, que des affichages :
- La sécurité des circulations,
- L’aménagement du territoire,
- La qualité de service,
- La compétitivité,
- L’endettement.
Au-delà des titres de chapitre, c’est un ensemble de vœux pieux sans contenu réel.
En revanche, la lecture des textes dévoile les véritables axes d’évolution qui sont fixés aux EPIC dans chaque contrat :
- Productivité
- Simplification/réduction règlementaire
- Externalisation
- Concurrence
La SNCF est malade d’un sous-investissement chronique depuis des années sur l’infrastructure, d’une dette abyssale (54 milliards d’Euros) qu’elle porte en grande partie en lieu et place de l’Etat et qui l’étouffe, des suppressions massives d’emplois qui manquent aujourd’hui cruellement à la production et au maintien des savoir-faire, du morcellement de l’entreprise autrefois unifiée, en entités séparées, en activités qui s’ignorent les unes et les autres, en produits….
La réforme ferroviaire qui devait tout régler, n’a apporté aucune solution : le rapport gouvernemental sur la dette a conclu qu’il ne fallait rien changer et les documents stratégiques n’apportent aucun financement supplémentaire pérenne au système.
Résultat : l’intégralité du poids de la dette et des investissements reposent sur la pression faite sur les cheminots, comme l’affirmait la CGT en 2014 à la lecture du projet de réforme ferroviaire.
1 milliard d’euros d’économie sur la production + 350 millions d’euros sur les coûts de structures devront être réalisés par SNCF Mobilités de 2016 à 2020.
Les budgets d’austérité 2017 du GPF image cette stratégie : suppression de 4 000 emplois avec l’objectif de porter ce nombre à 28 000 en 7 ans !
Pas d’augmentation des salaires, mise en place forcée du forfait-jour, investissements insuffisants, augmentation des péages à SNCF Réseau….
Le gouvernement et la direction s’entêtent aveuglément dans une voie mortifère pour le service public. C’est cette fuite en avant, qui se traduit au quotidien par la dégradation des conditions de transports pour les usagers et des conditions de travail et d’exercice des métiers toujours plus difficiles pour les cheminots.
Que ce soit la réforme du ferroviaire, qui à ce jour n’est toujours pas financée, la nouvelle réglementation du travail ou encore les contrats ETAT/EPIC, la variable d’ajustement est toujours la même : LES CHEMINOTS !!!
Pour les cheminots de l’EGT, les fermetures de guichets, la déshumanisation des gares et des trains, les suppressions de trains, les postes non-tenus, la polyvalence professionnelle et les déqualifications, la connexion permanente pour les encadrants, les heures supplémentaires à outrance, la précarisation des emplois par l’usage abusif de salariés en CDD ou d’intérimaires, c’est le lot quotidien que vivent les cheminots de cet établissement depuis de nombreux mois.
Depuis la mise en place du projet, « PETITS COLLECTIFS », de nombreux agents vivent mal cette nouvelle organisation, ne comprennent plus le sens de leurs métiers, créant ainsi de la souffrance au travail. Personne n’est épargné du « manager de secteur » aux agents en passant par les chefs d’équipe. De plus en plus d’agents depuis cette mise en place font des heures supplémentaires (non rémunérées). Sur certains secteurs, les agents n’ont pas de moyen de locomotion pour retourner chez eux en fin de service, c’est inadmissible !!!
De plus, cette réorganisation dégrade la qualité de service que nous devons à tous nos usagers. Usagers qui se retrouvent sans guichet, devant des gares fermées, sans information pour leurs trajets.
Quand les médias et d’autres Organisations Syndicales qualifient les cheminots de preneurs d’otages pendant les mouvements de grève, les usagers sont bel et bien des OTAGES, mais les OTAGES de la SNCF !!!
Concernant l’EIC, c’est la mise en place de nouvelle technologie avec la Commande Centralisée Unique et surtout l’utilisation de celle-ci par l’entreprise qui va mettre à mal les métiers « transport mouvement » et donc la sécurité d’exploitation ferroviaire.
La CGT ne sait jamais opposée à la nouvelle technologie, si elle améliore le service public et les conditions de vie et de travail des cheminots.
Mais encore une fois cette CCU va vous servir à impulser l’ouverture à la concurrence du réseau et à dégraisser les effectifs de cet établissement.
La CGT et les cheminots ne vous laisseront pas faire !!!
Au sujet de la négociation du temps de travail, avec l’aide de deux Organisations Syndicales, vous avez réussi à déconnecter de la négociation CCN et accord d’entreprise, le temps de travail des agents de la SUGE, des MEDICO-SOCIAUX ainsi que des maitrises et cadres avec le forfait jour. Cette manœuvre avait pour but d’affaiblir le mouvement social du 1er semestre 2016 et d’isoler ces catégories de cheminots afin de passer en force vos projets.
Le passage en force du forfait jour, une fois de plus, fait parti des décisions prisent au plus haut de l’entreprise par des technocrates complètement déconnectés des réalités du terrain.
Maintenant la patate chaude est renvoyée en établissement, et l’on sent un grand moment de solitude quand à sa mise en place.
« On attend une procédure d’application ! On a jusqu’au mois d’avril ! »
Pour finir, le matériel est loin d’être exclu de toutes ces modifications et attaques du Service Public SNCF.
Malgré la rencontre que nous avons eue lors de la DCI locale, puis la réunion DP du Technicentre de PSL, aucune de nos propositions concernant l’emplois et l’organisation du travail, n’ont été prises en compte pour l’année 2017 !!!
Vous ne semblez pas prendre en considération les revendications légitimes des cheminotes et cheminots d’Achères.
Pire, vous nous annoncez des baisses et montées de charges n’ayant aucunes cohérences entre elles et que le site d’Achères devra faire 5% de productivité encore cette année.
C’est donc encore une fois un cadre d’organisation 2017 en diminution avec la destruction de 4 emplois sur la partie maintenance.
De plus, vous allez supprimer le poste d’ESM, alors que quelques jours plus tôt vous souhaitiez le maintenir !!!
Ce poste est indispensable au bon fonctionnement de notre atelier et garant d’un haut niveau de qualité et de sécurité.
Mais le fric semble passer avant la sécurité des usagers et des marchandises !!!
C’est dans ce contexte que les cheminots réunis ce jour à l’appel de la CGT, exigent que :
- Des négociations salariales sincères qui débouchent sur une augmentation générale significative,
- Des effectifs au statut du cadre permanent en adéquation avec les charges de travail,
- La ré-internalisation des tâches afin que celles-ci soient effectuées par des cheminots à statut, formés et dont le savoir-faire n’est plus à démontrer,
- L’arrêt des réorganisations néfastes au service public ferroviaire,
- Des réponses concernant les garanties sur le respect des limites légales et imposons une juste rémunération des heures travaillées avec la mise en place du forfait jour,
- Des mesures soient prises concernant les alertes formulées dans l’expertise du CCGPF et liées au surtravail et aux risques psychosociaux.
Les cheminots grévistes avec le Syndicat CGT des cheminots d’Achères et Environs.